Quelques échos de l’AG 2025 de CCNR

Collectif Santé : bilan d’activités 2024
Le collectif s’est réuni cinq fois en 2024, une fréquence en baisse par rapport à 2023. Cela correspond à une moindre mobilisation des différents acteurs et actrices du Collectif santé.
Nous avons eu des difficultés à faire venir les représentants du syndicat CFDT de l’hôpital et nous n’avons aucune information de leur part. Nous avons pu recueillir quelques infos des salariés, mais pas du syndicat. On a noté quand même un article du syndicat dans le Ouest-France du 11 mai qui alertait sur la situation des soignants pour les centres hospitaliers de Ploërmel, Josselin et Malestroit. Cet article mettait en avant le non respect de la réglementation sur les congés et la non reconnaissance des personnels soignants par rapport aux promesses faites à l’occasion de la crise sanitaire.
Les élus du territoire que nous avions réussi à mobiliser en 2023 ont pris de la distance par rapport à la défense de l’hôpital et la participation aux réunions. La motion de soutien élaborée par des membres de CCNR et quelques élus a bien été signée par un certain nombre de municipalités: 23 conseils municipaux sur 52 communes de Ploërmel Communauté. Notre député avait pour mission de donner suite à cette motion en demandant aux services publics des engagements fermes sur les réels projets envisagés, avec un calendrier des mises en œuvre et un budget circonstancié. Mais nous n’avons pas eu de retour d’infos sur cette question.
Il faut noter aussi la démission de JM Barreau, de ses postes hospitaliers. Il justifie sa décision en ces termes : « cela fait plusieurs mois que j’ai noté une dégradation de la qualité des soins dans les Ephad, par manque de personnel et surcharge de travail. Les soignants sont en souffrance, personne ne semble entendre cette grave problématique. ».
Enfin du côté des membres de CCNR plusieurs personnes n’ont plus participé aux réunions du Collectif Santé. On peut l’interpréter comme un essoufflement, considérant qu’il est difficile d’avancer dans la défense de l’hôpital si nous n’avons pas l’appui ni des élus, ni du syndicat de l’hôpital. Nous avons par contre accueilli des représentants des familles de résidents des EPHAD qui ont pu donner leur témoignage et nous faire part des conditions dans lesquelles étaient pris en charge les résidents en lien avec un manque de personnel soignant qui ne pouvait assurer toutes les tâches.
Ces observations sont à relier aux différentes fermetures de lits ces dernières années, avec une dégradation progressive de certains services, faute de de médecins spécialistes présents. Il y a eu aussi la fermeture du service ORL durant plusieurs mois, le départ à la retraite de deux gastro-entérologues en poste à Ploërmel.
Au chapitre des avancées on peut noter le travail engagé par Alain Rault qui a élaboré une cartographie des différents EPHAD du territoire.
Parallèlement, un élu R. Coignard s’est proposé d’écrire un protocole sur l’état de santé de l’hôpital, un document qui se voulait bien argumenté pour définir les réels besoins des différents services hospitaliers. Mais il n’a pas été facile d’avoir la matière nécessaire pour finaliser ce document.
Nous avons aussi été informés de la création d’un Collectif Santé Bretagne. Dans plusieurs communes se sont créés des collectifs confrontés aux mêmes situations que nous. Une liste de diffusion a été créée pour faciliter les relations et faire connaître les différentes actions engagées. Des membres de CCNR ont participé à certaines actions. Une délégation du CCNR a aussi rencontré des médecins et personnel soignant de l’hôpital de Carhaix.
Par ailleurs , il y a eu cette proposition d’un collectif d’élus des Côtes d’Armor de soumettre un arrêté à tous les conseils municipaux de Bretagne, pour obliger l’Etat à mettre en œuvre les moyens d’un plan d’Urgence pour l’accès à la santé, garantissant des hôpitaux publics de plein exercice accessibles H24.
Nous sommes en 2025 et que penser des promesses d’enveloppes financières annoncées par la presse au début d’année 2025 ; Il est question de 408M€ pour Le CHBA dont 350M€ pour le site hospitalier de Vannes et de 31M€ pour Ploërmel. L’objectif pour Ploërmel étant de poursuivre la modernisation du cente hospitalier, en particulier la réhabilitation du bâtiment médico-chirurgical ; mais aussi le projet de reconstruction des l’EPHAD Résidence du Val et Tournisset.
Il nous faudra être vigilants sur la réalité de ces promesses.
Les doléances, ça continue avec CCNR
Après une première projection du Film les Doléances d’Hélène Desplanques, le 6 novembre 2024, à la Fourmilière dans le cadre d’une projection nationale organisée par France Tiers lieux, un petit groupe s’est constitué, avec l’objectif de collecter les doléances du pays de Ploërmel ( Ploërmel communauté et Oust à Brocéliande communauté) aux Archives Départementales du Morbihan.
La Région Bretagne a engagé un chargé de mission pour réaliser un travail sur les doléances sur les 4 départements Bretons. Nous avons pris contact avec lui afin de voir s’il était possible de collaborer dans nos recherches,
Il s’est avéré que nos objectifs ne correspondaient pas ! Nous avons donc poursuivi nos recherches en solo, en nous rendant aux archives départementales à Vannes.
Parallèlement, nous avons participé à un colloque à l’Assemblée Nationale, organisé à l’initiative de la députée de la Drôme Marie Pochon. Ce colloque a réuni des élus, des chercheurs et des représentants de collectifs citoyens travaillant sur les Cahiers de doléances, venant de différentes régions ou départements. Il était animé par Maire Pochon, Hélène Desplanque et Fabrice Dalongeville.
A cette occasion nous avons rencontré des membres du collectif de Douarnenez avec qui nous avons décidé d’inviter Fabrice Dalongeville (acteur principal du film les Doléances) à venir accompagner le film lors des projections à Douarnenez et à Ploërmel.
Après quelques difficultés d’organisation de dernières minutes, le film a été projeté à la salle communale de Gourhel, suivi d’un débat très intéressant en présence de Fabrice Dalongeville
La soirée a réuni une soixantaine de personnes.
Actuellement, les doléances collectées aux Archives sont en cours de transcription afin de les rendre exploitables localement ou dans le cadre de recherches régionales ou nationales. Une dizaine de personnes participe.
Les 30 et 31 mai prochain se déroulera le premier festival des Doléances à Auger Saint Vincent (dont Fabrice Dalongeville est le Maire) dans le département de l’Oise.
Rencontre : Les associations, acteurs du territoire – avec Thierry Abalea
(Après l’Assemblée générale, une conférence-débat s’est tenue avec Thierry Abalea, président du Mouvement associatif en Bretagne)
1 : Extraits de la présentation de Thierry Abalea, président de la fédération des associations de Bretagne ( à compléter….) :
La liberté d’association, attribué par la loi de 1901, permet à deux personnes poursuivant un but commun de s’associer pour l’atteindre. C’est une liberté désormais inscrite dans la constitution française, depuis 1971, gràace notamment à l’action de Simone de Beauvoir. Aucun régime totalitaire empéchera deux citoyens de s’associer autour d’une cause commune.
…/…
La situation financière de nombreuses associations est catastrophique : sur 1,2 millions de salariés, 186.000 emplois sont directement menacés, soit environ 100.000 en Bretagne. 30 % ont une visibilité financière à trois mois.
…/…
D’après les travaux du biologiste Olivier Hamant (cf son livre Antidote à la performance), la robustesse tient souvent à la petitesse. Le travail préalable du monde associatif permet des avancées significatives dans le domaine du droit, en portant des causes d’intérêt général. Il est intéressant de se montrer à la table avec les élus, pour s’informer de l’utilisation de l’argent public.
2 – Compte rendu des échanges
Question pour les échanges en petits groupes : comment soutenir les associations face aux menaces financières ?
- Notes sur les affiches :
Affiche 1 :
- constats :
- bénévolat âgé, mais ça dépend
- individualisme forcené de la population
- la « cause commune » fait des émules parmi les jeunes, surtout les jeunes migrants, ex : elfe
- la précarité est insupportable pour les jeunes qui réagissent plus facilement pour ça
- l’engagement à long terme plus difficile pour ce public
- les jeunes sont plus nomades que les populations installées
solutions :
- être plus visibles
- ateliers constituants
- être plus conciliants
- faire appel à l’intelligence collective pour aller plus loin ensemble
- climat de confiance à établir – s’écouter – attention à l’autre
- l’altérité ne doit pas être un obstacle – comment sortir de l’entre soi ?
- développer les tiers lieux et créer des réseaux
Affiche 2 :
Subventions
- Comment atteindre les élu.es ? Les commissions ?
- la question des critères/priorités politiques
- la substitution du politique « bon gestionnaire » aux associations crée la discorde
- Contre l’épuisement militant :
- connaître ses limites,
- changer l’animation de nos réunions : se former,
- rire ! Et célébrer nos réussites,
- des lieux (la fourmilière) pour que les gens se croisent dans la diversité des assos et des personnes de manière transversale
- inviter les gens à nous rejoindre : comment ? Qui ont veut impliquer ?
- aller vers les jeunes
- sortir d’une logique de « couloir » = chaque asso dans son pré carré
- Ecosystème associatif
- Attendre que les assos croissent et soient performantes comme les entreprises
- Etre plutôt robuste que performant
- pour ne pas atteindre ses limites
- être résilient.es, durables
- les liens et la solidarité entre nous
- en finir avec la « modestie » associative
Autres questionnements entendus (François F.) :
- Comment prendre la parole dans un conseil municipal ? Il est possible de demander préalablement au maire une interruption de séance, prévue à l’ordre du jour, pour une expression citoyenne n’émanant pas d’un conseiller municipal, mais cela reste une prérogative du maire, à sa discrétion.
- Quels sont les critères prévalant à l’attribution des subventions ? Certains ont obtenu des réponses à ce sujet, dans un communauté de commune : « soutien au tourisme afin de favoriser l’attractivité du territoire ». C’est un choix politique.
- l’argent public n’est pas l’argent des élus (cela fait référence à la démocratie représentative – ndlr)
- sentiment d’épuisement militant: (avec certains élus) on a des murs en face de nous. Que faire pour les franchir ?
- la méthode habituelle des réunions (officielles?) est mise en questionnement
- quelles solutions pour mobiliser les jeunes ? Les écouter, là où ils sont, répondre à leurs attentes (comme le tutorat des anciens). Certains jeunes souhaitent résister (cf collectif Les Tas de fête dans le cadre de l’Elfe).
- comment déclencher des processus d’intelligence collective dans nos réunions ? En instaurant d’abord un climat de confiance, de non jugement.
- les tiers lieux : curiosité des jeunes à cet égard. Mais risques qu’ils deviennent uniquement des lieux de service, besoin de lieux de création, d’échanges, et d’expression.
