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Lettre ouverte : projet d’extension de fermes industrielles sur le Pays de Ploërmel

Association « Citoyens ça nous regarde » – Ploërmel

Nous exprimons notre désaccord avec les projets d’extension de fermes industrielles, notamment à Néant sur Yvel (exploitation avicole), et à Tréhorenteuc (exploitation porcine), qui s’inscrivent en contradiction avec les objectifs du Plan Climat Air Eau sur le Territoire, présenté publiquement par nos élus récemment à Ploërmel, et qui présente selon nous les risques suivants :

  • Une pollution de l’air augmentée et une insécurité de circulation aggravée par la circulation augmentée de camions sur nos petites routes. De plus sur des circuits longs de distribution, impliquant des kilométrages importants parcourus par les camions, ainsi que par les animaux, dans des conditions irrespectueuses du vivant, et de la vie animale. Alors qu’il est urgent de limiter au maximum la pollution de l’air, de favoriser les circuits courts de distribution,
  • Une augmentation conséquente de la consommation d’eau, qui aggrave encore la surconsommation d’eau par l’agriculture industrielle, dominante dans notre région, alors que les nappes phréatiques y sont peu nombreuses et vite épuisées, et alors que le P.C.A.E.T. préconise les économies d’eau en ces temps de sécheresse plus prolongées dues aux modifications du climat.
  • Une multiplication et une concentration des déjections animales qui accroitra les nuisances en odeurs pour les hameaux proches. Le traitement par compostage est certes intéressant, à Néant sur Yvel, mais les surfaces d’épandage disponibles dans le secteur sont déjà de plus en plus limitées. Alors ce compost sera t il lui aussi transporté sur de longues distances ?
  • Une dépendance accrue des agriculteurs par rapport au système bancaire – via l’endettement – et aux multinationales de l’agro alimentaire, par la fourniture d’aliments non locaux, et de pesticides, et les circuits de distribution non maitrisés par l’agriculteur, ce qui accroit la fragilité de son exploitation, en cas de problème, quel qu’il soit.
  • Des dépenses publiques sont attribuées par la Région sur ce type de projets d’agro industrie, Plus de 20 projets de fermes industrielles de ce type sont en cours d’étude en Bretagne, alors qu’il est urgent de revenir à un mode d’élevage sur des fermes de petite taille, avec des animaux qui profitent du plein air et de l’espace, et du temps suffisants pour leur confort de croissance, en faisant le pari du soutien d’emplois porteurs de sens, et de la qualité plutôt que de la quantité. Nous interrogeons donc la cohérence politique de nos élus régionaux à ce sujet.

Plus largement nous nous demandons qui encourage ces installations ? pourquoi ? à qui cela profite t il réellement, sinon à quelques uns seulement, alors que notre région détient le triste record du nombre de suicide d’agriculteurs ? Plutôt que de tels projets qui créent peu d’emplois, et présentent de nombreux risques, nous appelons les citoyens et les pouvoirs publics à soutenir des projets à taille humaine, qui évitent l’endettement lourd et prolongé, soutiennent les circuits courts, réduisent notre empreinte écologique et nos rejets de gaz à effet de serre, afin de limiter les dégâts au niveau du climat, et qui respectent davantage les animaux.

Nous sommes prêts à soutenir les agriculteurs désireux de sortir de ce système et de passer à l’élevage biologique et la permaculture.

Nous demandons aussi à nos élus de faire en sorte que désormais tout projet ayant un impact significatif sur nos territoires soit concerté largement en amont avec les citoyens, dans des dispositifs de démocratie locale à créer ensemble, en le passant au crible du « bien commun », avant de pouvoir se réaliser, et bénéficier de fonds publics. La procédure des enquêtes publiques, bien qu’un premier pas, nous semble encore très insuffisante à ce sujet.

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